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Ecco l’sole e dormi ognora !
Sorgi su ! senti l’amante !
Tra la la ! Che si t’adora,
Che si strugge a te davante !
Amor mio, vieni con me
    Povero me !

Eri bella, ora sei brutta,
Fredda resti ai bacci miei !
Tra la la ! Se mia sei tutta !
Che mi fa che morta sei !
Amor mio, vieni con me !
   Povero me !

Traduction :

Quitte, quitte le cimetière — Assieds-toi vite auprès de moi — Tra la la ! Ce lieu est noir — Viens, viens, je t’aime tant ! — Mon amour, viens avec moi ! — Pauvre moi !

Oh ! pourquoi ce cher visage — Se cache-t-il dans une tombe ? — Tra la la ! je voudrais ton sourire ! — Pourquoi ne me montrer que tes os ? — Mon amour, viens avec moi ! — Pauvre moi !

Voici le soleil, et tu dors toujours ! — Allons, lève-toi, entends le bien aimé ! — Tra la la ! qui tellement t’adore — Qui fait tant d’efforts pour aller au-devant de toi — Mon amour, viens avec moi ! — Pauvre moi !

Tu étais belle ! A présent tu es laide ! — Tu restes froide à mes baisers ! — Tra la la ! Puisque tu es toute à moi — Que m’importe que tu sois morte ? — Mon amour, viens avec moi ! — Pauvre moi !

Mais bientôt George Sand dut garder la chambre et son ami continua seul ses excursions.

Alfred de Musset avait écrit plusieurs fois à sa mère depuis son départ : de Marseille, de Gênes, de Florence, puis de Venise. Les premières lettres parvinrent à leur