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sur les usages, sur les dénominations des lieux : nous avons de lui plusieurs pages d’adresses, de recettes culinaires, mots du dialecte vénitien, courtes notices sur des familles ou des noms célèbres à Venise, inscriptions copiées sur les monuments, tout cela pêle-mêle, au hasard des rencontres. Nous voyons là qu’ensemble ils visitèrent Chioggia, déjeunèrent au restaurant du Sauvage, à Venise, et se promenèrent dans les jardins de Saint Blaise, à la Zuecca :

A Saint Blaise, à la Zuecca,
Vous étiez, vous étiez bien aise,
    A Saint Blaise ;
A Saint Blaise, à la Zuecca,
Nous étions bien là !….[1]

C’est probablement pendant l’une de ces promenades qu’Alfred de Musset recueillit cette chanson italienne, retrouvée dans ses papiers, que l’on peut rapprocher de la Serenata du Dr Pagello, dont George Sand cite une version non signée dans sa Deuxième lettre d’un voyageur et que M. le vicomte de Spoelberch a publiée en entier[2] :

LE FOU

Lascia, lascia, il cimitero
Siedi tosto a me d’accanto.
Tra la la ! Quel loco e nero !
Vieni, vieni, io t’amo tanto !
Amor mio, vieni con me !
    Povero me !

Oh ! perche quel caro viso
Mi nascondi entro una fossa.
Tra la la ! Voglio il tuo riso,
E mi mostri ’sol quel ossa ?
Amor mio, vieni con me !
    Povero me !

  1. Publié dans les Nouvelles Poésies, avec la date de : Venise, 3 février 1834.
  2. Véritable Histoire de Elle et Lui. Paris, C. Lévy, 1897, 1 vol. in-12, p. 36. — Cette Serenata avait déjà été imprimée dans le Corriere della Sera (Milan) du 29-30 janvier 1881 ; dans Racconti, Scene, Bozzetti, etc… di Luigia Codemo, Trevise, Zopelli, 1882. 2 vol. in-12. Tome I, p. 153 ; etc.