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« Mon cher George,

« Vos beaux yeux noirs que j’ai outragés hier m’ont trotté dans la tête ce matin. Je vous envoyé cette ébauche, toute laide qu’elle est, par curiosité, pour voir si vos amis la reconnaîtront et si vous la reconnaîtrez vous-même.

« Good night. — I am gloomy to-day.

« ALFD DE MUSSET. »

A la fin du mois d’août, ils sont amants[1]. Leur vie, durant cette période, est semblable à celle des peuples heureux et n’a pas d’histoire. Il suffit, à la rigueur, de lire ce qui est publié de la correspondance de George Sand et de Sainte-Beuve, dans le tome I des Portraits contemporains, édition de 1888, et ce que Paul de Musset raconte dans la Biographie de son frère. On devine le reste. On nous permettra de ne pas les suivre avant leur voyage en Italie.


I

VOYAGE EN ITALIE

Le 12 décembre 1833, dans la soirée, Paul de Musset conduisit les deux voyageurs jusqu’à la malle-poste. Ils s’arrêtèrent à Lyon, où ils rencontrèrent Stendhal ; à Avignon, Marseille[2], Gênes, et le 28 se trouvaient à Florence. Ce fut probablement pendant le court séjour qu’ils y firent qu’Alfred de Musset entreprit des re-

  1. Voir un fragment de lettre de George Sand à Sainte-Beuve, publié par celui-ci dans les Portraits contemporains, nouvelle édition. Paris, 1869, in-12, tome I, page 516.
  2. Dans la Correspondance de George Sand, tome I, pages 256 et 258, deux lettres d’elle sont publiées, écrites de cette ville et datées, l’une du 18, l’autre du 20 décembre.