retards est la véritable raison de la retraite de M. Falguière. Et, à mon humble avis, il se passera bien du temps encore, avant que nous ne voyions la statue d’Alfred de Musset se dresser à Paris, sur une place publique ; cependant, l’Exposition universelle de 1900 présente une excellente occasion d’inaugurer ce monument.
M. Antonin Mercié reste donc seul chargé de l’exécution. Le Figaro du 17 janvier 1898 donne la description de la maquette du dernier projet :
«….Mercié nous a montré une cire représentant Alfred de Musset assis sur un banc, un livre à la main, un manteau tombant de ses épaules, le regard perdu dans un rêve. Ingres n’eût pas mieux dessiné l’élégant poète dandy, que Mercié nous a rendu vivant : « C’est tout. Peut-être encore sur le piédestal, un bas-relief donnant quelques scènes des proverbes. Cela dépendra de l’ampleur du monument, c’est-à-dire de la place que va me désigner le Conseil. »
place du Théâtre-Français, qui fait face à la rue Saint-Honoré, et sur lequel donne l’entrée des artistes de la Comédie Française ; on le débarrassera des édicules qui l’encombrent. Il avait également été question d’ériger la statue d’Alfred de Musset, place de la Sorbonne, au milieu de la jeunesse des Écoles ; ce projet semble abandonné.
Quant à la physionomie elle-même de la statue, M. Mercié l’a composée d’après les portraits exécutés du vivant d’Alfred de Musset et les données que lui fournirent diverses personnes, parents et amis, ayant connu le poète. Mme Lardin de Musset a remis au sculpteur des vêtements portés par l’auteur de Un Caprice et est même venue poser pour les yeux et le haut de la figure qu’elle a semblables à ceux de son frère.