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FALGUIÈRE et MERCIÉ
Monument d’Alfred de Musset.

Il y a vingt-deux ans que l’on parle, si je ne me trompe, d’élever une statue à Alfred de Musset, et je crois que ce fut M. Félix Platel qui, le premier, en eut l’idée ; il écrivait dans le Figaro du 27 juin 1877 :

«…. Un autre poète français, Ponsard, que j’ai beaucoup connu, a déjà sa statue. Musset ne l’a pas, quoique bien plus grand. C’est que Musset est parisien, et seule, la province élève des statues à ses compatriotes…. Pour le poète immortel, coupez dans la carrière une belle tranche de marbre. Musset ! C’est toi et moi, ô lecteur ! C’est l’homme fait d’âme et de chair, que vous aimez, avez aimé ou aimerez, ô lectrice ! C’est notre jeunesse ! — IGNOTUS ».

Trois ans plus tard, le 9 décembre 1880, dans le même journal, Émile Zola revient sur cette idée, alors qu’il était question d’ériger une statue à Balzac :

«….O Paris ingrat ! s’il te faut des gloires littéraires, où est la statue de Musset, ce grand poète du siècle, le plus humain et le plus vivant ? où est celle de Théophile Gautier, cet artiste parfait… ? »

Mais ce n’étaient encore que propos d’atelier ou de salon et c’est seulement en 1887 qu’on tenta réellement de mettre ce projet à exécution. M. Marquet de Vasselot, auteur de la statue de Lamartine qui se dresse à Passy, offrit de sculpter gratuitement une statue à Alfred de Musset. Un comité se forma, présidé par Arsène Houssaye[1]. — D’autre part, Mme Lardin de Musset s’entendait avec la Société des Gens de Lettres et lui soumettait une maquette par Pierre La Fontaine, Granet, exécutée depuis 1882. Mais la Société, occupée de la statue de

  1. Voir : Le Figaro, 12 mars 1887, Suppl. Art. par George Herbert. — Le Gil Blas, 19 avril 1887, art. par F. Xau.