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cette fois, j’ai accepté : non, ce n’est point comme à l’Académie ! Qui pourrait en être vexé ?…..

« Ton fils qui t’aime.

« ALFRED DE MUSSET. »

Ce fut donc cette unique somme de mille francs qui fut remise à Alfred de Musset, pour l’indemniser de sa destitution par M. Ledru-Rollin. L’Académie Française répara sa maladresse un peu plus tard, en admettant le poète au nombre de ses membres, le 12 février 1852 (la réception officielle n’eut lieu que le 27 mai). Mais la réparation ne fut complète que le 18 mars 1853, jour où le Moniteur Universel publia ces lignes :

« Par arrêté en date du 15 mars, Monsieur le Ministre de l’Instruction Publique et des Cultes a nommé monsieur Alfred de Musset, membre de l’Académie Française, bibliothécaire du Ministère de l’Instruction publique. »

Et ce fut le Ministre de l’Instruction publique lui-même, M. Hippolyte Fortoul, qui, dès 1834, avait été le collaborateur d’Alfred de Musset à la Revue des Deux-Mondes[1], et tenait le poète en haute estime, qui le voulut prévenir de sa nomination[2] :

« Paris, le 18 mars 1853.

« Mon cher monsieur,

« J’ai le plaisir de vous annoncer que je viens de vous nommer bibliothécaire du Ministère de l’Instruction publique, aux appointements de 3.000 francs. Ces fonctions que vous n’avez point sollicitées, mais que je désirais depuis longtemps vous confier, ont été rendues vacantes par un

  1. C’est monsieur Fortoul qui, dans la Revue des Deux-Mondes du 1er septembre 1833, rend compte de la seconde livraison d’Un Spectacle dans un fauteuil d’Alfred de Musset.
  2. Cette lettre est publiée presque textuellement dans la Biographie d’Alfred de Musset par Paul de Musset. Charpentier. 1877. 1 vol. in-12, page 322.