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dans son sein au lieu de lui jeter une aumône ; au poëte, en changeant la destination primitive du prix Maillé Latour-Landry, au lieu de le refuser.

Puis, le silence se fit. Le 28 octobre 1848, Alfred de Musset toucha le montant de son prix, et on trouve dans le National du 16 novembre cette note qui met fin au débat :

« Nous avons reçu de monsieur Alfred de Musset la somme de treize cents francs que nous avons versée entre les mains de M. le Maire du 2e arrondissement, pour être distribuée aux blessés des journées de Juin 1848 ».


III

Pendant que ces faits se passaient à l’Académie Française, la Société des Gens de Lettres ne restait pas inactive. A son instigation, dans la séance de l’Assemblée Nationale du 11 juillet, le ministre de l’Intérieur, M. Senart, proposait un arrêté demandant l’ouverture d’un crédit de 500.000 francs, pour être réparti entre les divers théâtres de Paris, dont 105.000 francs pour le Théâtre de la République (Comédie Française).

Le 13 juillet, était nommée une commission de cinq membres, chargée d’étudier le dossier : MM. Victor Hugo, Félix Pyat, Étienne Arago, Léon de Malleville et Evariste Bavoux.

Le 17 juillet, lecture en séance publique, à l’Assemblée Nationale, par le citoyen Victor Hugo, de son rapport sur les subventions à accorder aux théâtres et d’un projet de décret portant à 680.000 francs le crédit ouvert au Ministre de l’Intérieur.

Le 24 juillet, l’Assemblée Nationale adopte un décret en vertu duquel un crédit extraordinaire de 680.000 fr.