Page:Clouard - Documents inédits sur Alfred de Musset, 1900.djvu/293

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Permettez-moi de vous prier de faire agréer tous mes remerciements à l’Académie.

« Veuillez, Monsieur le Directeur, recevoir l’assurance de ma parfaite considération.

« ALFRED DE MUSSET. »

« L’Académie décide que la présente note sera transmise au Moniteur avec prière de la publier.

« Certifié conforme :

« Le Secrétaire perpétuel de l’Académie Française.

« VILLEMAIN. »

Le National, où Paul de Musset venait d’entrer comme rédacteur, répondit le 27 août à Messieurs de l’Académie :

« L’Académie Française paraît s’être émue de la destination patriotique donnée par M. Alfred de Musset au prix fondé par M. de Maillé Latour-Landry. Une note publiée dans le Moniteur d’hier et signée de M. Villemain, affirme que M. Alfred de Musset, en acceptant ce prix, en connaissait le caractère, et cette note est accompagnée de la lettre de remerciement et d’acceptation du poëte. Si le but de cette réclamation officielle de l’Académie est de répondre aux réflexions du National et de plusieurs autres journaux sur les termes du programme de la séance du 17 août, l’Académie eût mieux fait de garder le silence. Car nous savons et nous répétons que, si M. de Musset avait été averti du caractère de ce prix, il n’a connu le texte blessant du programme que le jour de la séance publique. Ni la lettre d’acceptation, ni la note de M. Villemain ne détruisent l’exactitude de cette assertion. Mais si l’Académie Française trouve mauvais que M. Alfred de Musset ait donné le montant du prix qui lui est décerné aux victimes des événements de juin 1848, nous regrettons que la note de M. Villemain ne s’exprime pas plus nettement sur ce point. Nous aurions été bien aises d’être édifiés sur les sentiments de l’Académie et le motif de son blâme. »

M. Taxile Delord, dans le Spectateur Républicain du 27 août, après avoir résumé les arguments des deux parties, leur donne tort à toutes deux : à l’Académie qui, comme protestation, eût dû admettre Alfred de Musset