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ront le sentiment de modestie et de générosité qui a dicté cette lettre, et l’Académie elle-même ne peut manquer d’approuver la destination donnée par M. Alfred de Musset au prix d’encouragement qu’elle lui a décerné. »

« Au citoyen rédacteur du journal le National.

« Paris, ce 20 août 1848.

« Monsieur,

« L’Académie Française m’a fait l’honneur, dans sa dernière séance, de me donner le prix fondé comme encouragement par M. le comte de Maillé de Latour-Landry. Ce secours, accordé pour un an, consiste en une somme de treize cents et quelques francs, intérêts d’un capital de 30.000 fr. légué par le testateur et placé en rentes sur l’État.

« Voulez-vous être assez bon, monsieur, pour ajouter cette somme à celles que vous avez déjà reçues en faveur des victimes des événements de juin 1848 ? Je m’empresserai de la verser entre vos mains aussitôt qu’elle me sera parvenue.

« Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma parfaite considération.

« ALFRED DE MUSSET. »

Le Corsaire du 23 août approuve cette lettre.

Mais dans sa séance du jeudi 24 août 1848, l’Académie Française décida que la Note suivante serait adressée au Moniteur Universel, qui l’inséra dans son numéro du 25 août :

« Une lettre publiée dans plusieurs journaux et signée de M. Alfred de Musset, ferait penser que l’Académie Française avait légèrement attribué à cet écrivain distingué, le prix fondé par M. Maillé Latour-Landry. La seule réponse à faire, c’est que l’Académie n’a pris cette décision qu’après s’être assuré que M. Alfred de Musset connaissait le caractère de ce prix et qu’il l’accepterait ; et, en effet, il a remercié l’Académie par la lettre suivante :

« Monsieur le Directeur,

« J’ai reçu avec reconnaissance la faveur dont on a bien voulu m’honorer.