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de Musset est un attentat envers la littérature française et elle ne peut le laisser passer sans protester….. On a donné pour successeur à M. Mignet un monsieur Des Reeys, dont le nom n’était connu de personne ; le remplaçant du poète de Rolla et de Un Spectacle dans un Fauteuil est un monsieur Marie Augier, qui n’a rien de commun avec l’auteur de La Ciguë et de l’Aventurière. Qu’est-ce que M. Marie Augier ? »

Dans son numéro du 13 juin, La Providence revient encore sur la destitution d’Alfred de Musset et reproche à M. Flocon d’ôter une sinécure à un écrivain distingué pour la donner à un homme obscur : « Ah ! si M. de Musset, au lieu d’écrire ses charmants proverbes, avait seulement fait des bandes pour La Réforme ! »

L’Artiste, du 15 juin, paraphrasant les formules officielles, annonce qu’en vertu du décret : « Ote-toi de là que je m’y mette, un grand citoyen, rédacteur de La Réforme, est autorisé à prendre les trois mille francs que touchait M. Alfred de Musset ».

Le Charivari, du 15 juin, sous le titre de : « Une destitution anti-littéraire », constate que les hommes du nouveau gouvernement mettent à bas tous ceux qui ont un renom, pour les remplacer par des gens obscurs, leurs créatures.

PAMPHLET QUOTIDIEN ILLUSTRÉ, 15 juin. — « M. Alfred de Musset persistait, malgré le décret du gouvernement provisoire qui supprime les titres de noblesse, à conserver son nom patronymique en se parant de l’infâme particule. La place de ce factieux de lettres a été accordée à un écrivain aussi remarquable par l’éclat de son talent que par la persistance de ses opinions démocratiques….. Il est vrai que M. Alfred de Musset avait eu le tort d’écrire des chefs-d’œuvre ; M. Augier (Marie) n’a aucun tort de ce genre à se reprocher : il appartient à La Réforme ».

Mais la dernière phrase de l’article de La Providence du 12 juin avait vexé M. Marie Augier, qui adressa cette lettre au directeur :