Page:Clouard - Documents inédits sur Alfred de Musset, 1900.djvu/276

Cette page n’a pas encore été corrigée

« J’ai l’honneur d’être, Monsieur, avec la plus haute considération,

« Votre très humble et très dévoué serviteur,

« ALFRED DE MUSSET.

« 59, rue de Grenelle-Saint-Germain ».

Une seconde entrevue eut vraisemblablement le résultat désiré et Alfred de Musset y reçut les instructions complémentaires qu’il demandait, car il entra bientôt en fonctions ; il est juste de dire qu’elles lui laissaient de si grands loisirs, qu’au ministère même, bien des personnes ne se doutaient pas qu’il y eût un bibliothécaire. C’était à ce point qu’Alfred de Musset ne venait pas toujours chercher lui-même ses appointements comme le témoigne ce billet que je copie parmi deux ou trois autres analogues[1].

« Monsieur Marette, au Ministère de l’Intérieur.

« Je serai obligé à Monsieur Marette s’il veut avoir la complaisance de remettre au porteur de cette lettre mes appointements du mois de mars.

« Son très humble serviteur,

« ALFRED DE MUSSET ».

« 31 mars 1840 ».

J’ajouterai que cette légende subsiste encore aujourd’hui dans les bureaux du ministère de l’intérieur, qu’un jour, un des amis du poète l’ayant rencontré à la porte du ministère et lui ayant demandé : « Que faites-vous là ? » Musset aurait répondu : « Je suis venu voir si ma bibliothèque existait réellement ».

Personne, du reste, ne lui adressait le moindre reproche et je n’ai trouvé que l’Artiste qui, dans sa

  1. Catalogue d’une collection d’autographes, vente hôtel Drouot, le 30 mai 1896. Paris, Et. Charavay. In-8º, no 85.