trompe, l’une de ces correspondances ; ce n’est pas celle de George Sand, comme on l’a prétendu ; celle-ci, pensons-nous, est adressée A une belle inconnue :
Si vous croyez que je vais dire
Qui j’ose aimer,
Je ne saurais, pour un empire,
Vous la nommer.
Les lettres à sa Marraine sont aussi peu connues que les autres, car les textes que Mme Jaubert a intercalés dans ses SOUVENIRS (Hetzel, 1881, 1 vol. in-12) et ceux donnés par Paul de Musset, sont, sauf quelques rares exceptions, absolument altérés et défigurés. J’ai pu en vérifier la majeure partie sur les autographes originaux et j’ai constaté qu’ici une lettre avait servi à en faire deux ; que là, deux ou trois lettres étaient fondues en une seule ; ailleurs, les phrases sont interposées, et très souvent les dates supprimées ou changées. N’eût-il pas mieux valu rien plutôt que cela ! Que de jolies choses cependant elles renferment, et que de récits j’y ai lus, semblables à Un souper chez Mlle Rachel, qui n’est que l’une d’elles, dont on a supprimé le commencement et la fin ![1].
Comment conclure, si ce n’est en exprimant le désir de voir un jour joindre aux œuvres du poète, toutes ces pages inédites, toutes ces lettres surtout, qui révèleront un Musset inconnu ?
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LES ANNALES POLITIQUES ET LITTÉRAIRES du 19 septembre 1897 commencent la publication de Denise, cette nouvelle dont je parle au début de cet article, en laissant planer, par un Avertissement, un doute sur le véritable
- ↑ Voir ci-après la Notice bibliographique sur la Correspondance d’Alfred de Musset.