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la Confession d’un Enfant du Siècle. C’est une sorte de préface, dans laquelle Alfred de Musset s’excuse presque de faire encore des vers, et demande l’indulgence de ses amis :

. . . . . . . . . . . . .
Mil huit cent vingt ! Nous éclosions
Dans les mélanges poétiques
. . . . . . . . . . . . .
Puis dix ans nous nous reposions
Au sein des drames romantiques.
Venaient après ?… je ne sais plus,
Sinon que c’était du plus tendre,
Du cœur brisé, des sens émus,
Et beaucoup de vœux superflus.
Dix nouveaux ans encor de fièvre !
Arthur[1] paraît, le malheureux,
Déplorablement vertueux,
Triste réveil d’un charmant rêve !
Est-ce la fin ? Hélas ! Hélas !
Voilà que viennent des Lilas ![2]
C’est l’amitié qui les fait naître,
Le temps d’éclore et de paraître,
De parfumer une fenêtre,
Et tout est dit de cette fois !

Mais comme ils sont négligés, ces vers, mal présentés,

Avec des trous à leur chemise ;

grande est leur sottise de paraître en pareil accoutrement devant leurs amis et maîtres ; cependant, on leur pardonnera en faveur de leur bonne intention et du grand âge de leur auteur.

Ce petit poème est adressé à Monsieur ou à Madame Alfred Tattet. Peut-être est-ce la lettre qui accompagnait l’envoi d’un volume de poésie.

  1. Arthur, roman, par U. Guttinguer. Paris, Renduel, 1837. 1 vol. in-8º.
  2. Les Lilas de Courcelles, poésies, par U. Guttinguer. Saint-Germain, Imp. de Beau, 1842. 1 vol. in-8º.