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même des vers à la fille du maître de ce logis, car l’innommée du fameux sonnet :

« Mon âme a son secret, ma vie a son mystère »

et l’héroïne des Stances :

« Madame, il est heureux, celui dont la pensée »

ne sont qu’une même personne, mademoiselle Marie Nodier, qui devint madame Ménessier. De plus, le 1er janvier 1830, Arvers avait fait ses débuts dans le notariat comme clerc chez Me Guyet-Desfontaines, ami de la famille de Musset ; en sa qualité de poète, le jeune basochien avait ses entrées au salon.

« La Mort de François Ier, drame en 3 actes, en vers, dédié à mon ami Roger de Beauvoir » par Félix Arvers, porte la date de juin 1831, dans le recueil où il a été publié[1]. On y trouve certaines similitudes avec le drame d’Alfred de Musset ; ce passage de la scène 3 du IIIe acte, se rapproche beaucoup du début du dialogue entre François Ier et son Fol :

FRANÇOIS Ier

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
S’il est vrai que souvent ma raison égarée,
Aux pompes de Satan, jadis se soit livrée,
N’ai-je rien fait aussi qui puisse retenir
Le bras de Jésus-Christ levé pour me punir ?
Fils aîné de l’Église, ardent à sa querelle,
J’ai défendu sa gloire et combattu pour elle.
Que me reproche-t-on ? N’ai-je pas résisté
A ce torrent du schisme et de l’impiété ?
N’ai-je pas su, malgré des efforts sacrilèges,
Remettre le Saint-Père en tous ses privilèges ?
Et savez-vous un roi qui fut meilleur soutien
Du Saint Nom de Jésus et du monde chrétien ?…….

  1. MES HEURES PERDUES par Félix Arvers. Paris, Fournier, 1833. 1 vol. in-8º, p. 156 à 293.