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scène d’amour entre Miss Eveline et Sténie, scène que le laird de Redgnauntley interrompt brusquement en arrivant avec ses piqueurs et ses chiens ; on lui amène un braconnier, Johny, pris en flagrant délit de chasse. Johny et le laird sont deux compères, associés par un pacte avec le diable ; et le braconnier vient réclamer à son seigneur l’exécution de certaines promesses. Au lieu de l’écouter, le laird lance sur lui ses chiens et le fait chasser comme une bête fauve. Grâce à son pouvoir magique, Johny échappe à ceux qui le poursuivent ; il revient vers Sténie, qui pleure ; le laird lui a demandé son fermage, qu’il a déjà payé au défunt maître, qui, mort subitement, n’a pas eu le temps de lui signer sa quittance. Pour se venger, Johny dit à Sténie : Eh bien, viens avec moi, je vais te faire délivrer le reçu qui t’est dû. — Au 2e tableau, nous sommes dans un cimetière, à minuit, et prenons part au sabbat. Après bien des tentations auxquelles résiste Sténie, Sir Robert, le laird défunt, lui donne enfin sa quittance, et dès que le pauvre garçon tient le précieux papier, il s’enfuit, transi de peur, accompagné de Johny. Cette scène comporte une chanson en vers. — Au 3e tableau, tout en prose, nous sommes dans une salle du château de Redgnauntley. Le laird vient de signifier à sa nièce qu’elle va épouser le vieux chevalier Landshaw, que cela lui plaise ou non, quand survient Johny, qui apporte la quittance de Sténie. Le laird reconnaît immédiatement par quel moyen Johny se l’est procurée ; il entre en fureur et veut tuer son acolyte ; mais lui, homme de précaution, est armé, et, de plus, avant d’entrer, a mis le feu au château. Et pendant que Miss Eveline et Sténie, prévenus, s’enfuient loin des tours incendiées, le château s’écroule dans les flammes, ensevelissant sous ses ruines le laird et le braconnier.