Page:Clouard - Documents inédits sur Alfred de Musset, 1900.djvu/208

Cette page n’a pas encore été corrigée

adressés en octobre 1826, à une jeune fille de son âge, Alfred de Musset n’avait encore écrit que ses devoirs de collège.


II

L’ANGLAIS MANGEUR D’OPIUM

L’ANGLAIS MANGEUR D’OPIUM, traduit de l’anglais par A. D. M. Tel est le titre de ce petit volume de 221 pages, publié à la librairie Mame et Delaunay-Vallée, en 1828. « Traduit » est certainement exagéré. L’Anglais mangeur d’Opium d’Alfred de Musset n’est ni une traduction ni une imitation, mais une paraphrase du roman anglais de Thomas de Quincey : CONFESSION OF AN ENGLISH OPIUM EATER. D’un trait de plume, le « traducteur » supprime les digressions longues et oiseuses, les qualificatifs répétés, les lourdes discussions qui veulent être pédantes et ne sont qu’ennuyeuses. Là où l’auteur anglais remplit trois pages d’une description, Alfred de Musset poétise et nous rend plus palpable, en trois lignes, le même tableau.

Ce sont bien les mêmes faits, les mêmes idées, la même confession, mais Alfred de Musset n’en a pris que l’essence, et, tout en suivant la donnée du récit, l’a transposé dans son style à lui, en y ajoutant quelques impressions personnelles. En comparant les deux textes, anglais et français[1], je dirai sommairement que Musset a supprimé dans l’ouvrage anglais, en totalité ou peut s’en faut : la notice, les pages 11 à 15, 28 à 30, 55 à 57, 64, 65, 70, 72, 73, 75, 79 à 87, 96, 100, 102, 105, 109, 113, 117, 119,

  1. Alfred de Musset a fait sa traduction sur la 3e édition anglaise, publiée à Londres chez Taylor et Hessey, en 1823, 1 vol. in-18 de IV-206 pages.