un sentiment facile à comprendre, sont pieusement conservées dans les archives familiales d’où elles ne doivent pas sortir.
D’autres, adressées à des jeunes filles, à des jeunes femmes surtout, poèmes d’amour qui sont demeurés un secret entre celui qui les a écrits et celles qui les ont reçus, sont si soigneusement cachées, quand elles n’ont pas été détruites, qu’il est impossible de les retrouver. Et dans les quelques occasions où le hasard ou une indiscrétion les a fait connaître, donner même des initiales serait compromettre inutilement des réputations jusqu’ici sans tache.
Quant aux essais, aux ébauches de ce que j’appellerai les œuvres de travail, aux débris de toutes sortes qui ont été retrouvés dans les papiers du poète, où commencer, où finir ? Paul de Musset en donne un certain nombre dans la BIOGRAPHIE[1] de son frère :
La Prêtresse de Diane, fragment d’élégie.
Agnès, fragment de poème dramatique, dont une « ballade » est encore inédite.
Stances à Ninon : « Avec tout votre esprit… »
La Nuit de Juin, quatre vers :
Muse, quand le blé pousse, il faut être joyeux.
Regarde ces coteaux, et leur blonde parure !
Quelle douce clarté dans l’immense nature !
Tout ce qui vit ce soir, doit se sentir heureux…
Des Fragments du Poëte Déchu, sorte d’autobiographie, qui, avec « Le Poète et le Prosateur », publié dans les Œuvres Posthumes, constituent à peu près tout ce qui reste du manuscrit de l’œuvre, laissé inachevé par Alfred et lacéré par Paul.
- ↑ Biographie d’Alfred de Musset, par Paul de Musset. Paris, Charpentier, 1877. 1 vol. in-12.