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L’éditeur Buloz.
Caliban Boucoiran.
Hercule Laurens.
Le comte Meretti [En blanc].
Le docteur Palmerillo Le Dr Pagello.
Édouard Verdier Alfred Tattet.
Hans Flocken L’abbé Liszt.

Lui et Elle ne fit qu’augmenter le tapage : deux camps se formèrent et l’encre coula à flots. Nous ne prétendons pas écrire l’histoire de cette guerre ; nous ne voulons plus que citer deux lettres inédites, la première et la dernière en date, de celles que Paul de Musset recueillit en cette occasion et dont il forma tout un dossier.

Mme Augustine Brohan à Paul de Musset.

« Avenue de Saint-Cloud, 28 mai 1859.

« Je viens de lire Lui et Elle, puis Elle et Lui. Cela, Monsieur, vous sera sans doute fort indifférent d’avoir mon avis ; mais votre esprit généreux comprendra que j’aie voulu vous le donner.

« Si vous vous souvenez de mon nom, vous vous souviendrez aussi que, pendant de longues années, notre grand poète, votre frère, m’appelait son amie, et ami, véritablement je l’étais. Simplement, sans que cela fût la suite ou le commencement d’un autre voyage du cœur, il lui avait plu de se plaindre à moi de ces horribles souffrances qui avaient aigri et changé sa nature première, parce qu’il avait compris quelle sympathie il y avait dans mon âme pour sa pauvre âme brisée. Souvent, il m’a dit que s’il y avait un remède pour le sauver de cette incurable maladie qui le minait, c’est moi qui le saurais trouver. Mais, hélas ! quels que fussent mes efforts, le besoin d’oublier le replongeait dans les étourdissements qu’il recherchait. D’ailleurs, là où votre affection échouait, il n’y avait plus de remède.

« Quand la mort, cruelle pour nous qui le perdions, est venue le délivrer, le seul regret qu’on peut raisonnablement avoir était de ne plus rien pouvoir pour lui ; qui donc aurait pu jamais supposer qu’on eût à le venger ? Il n’est pas besoin