Page:Clouard - Documents inédits sur Alfred de Musset, 1900.djvu/116

Cette page n’a pas encore été corrigée

répétant qu’elle l’aimerait comme une mère, qu’elle le soignerait mieux que moi. Que sais-je ? La sirène m’arracha mon consentement. Je lui cédai, tout en larmes et à contre cœur, car il avait une mère prudente, bien qu’elle ait osé dire le contraire dans Elle et Lui.

« Cette scène a son prix et je suis fâchée qu’elle ne se trouve pas dans ton récit véridique. Vois si tu peux l’introduire en parlant des regrets qu’il laissa derrière lui dans sa famille.

« Adieu, mon cher fils. Je suis peinée de t’avoir affligé par ma lettre. Le sort en est jeté, nous verrons ce que l’avenir nous garde.

« Je t’embrasse et t’aime tendrement.

« EDMÉE ».

Certes, Paul de Musset eut raison de répondre ; nous blâmons seulement la manière dont il le fit. On ne riposte pas à un pamphlet par un autre pamphlet ; on ne réfute pas des faits dénaturés dans un sens en les dénaturant dans le sens contraire. Selon nous, le mieux eût été d’opposer des documents certains à ces histoires plus ou moins travesties ; de publier, en un mot, la correspondance même des deux amants, — nous en revenons toujours là. — Paul de Musset pouvait le faire. George Sand, ayant les originaux, se croyait à l’abri de cette réplique : elle ignorait qu’Alfred de Musset, aussitôt après leur rupture définitive, avait confié ses lettres à Mme Caroline Jaubert, et que celle-ci en avait pris la copie exacte[1].

J’ai retrouvé, parmi les papiers laissés par Paul de Musset, cette clef des personnages de Lui et Elle, écrite par l’auteur lui-même :

Olympe de B*** George Sand.
Édouard de Falconey Alfred de Musset.
Diogène Gustave Planche.
Jean Cazeau Jules Sandeau.
Pierre Paul de Musset.

  1. C’est du moins ce qu’affirme Paul de Musset dans une note manuscrite.