Page:Clouard - Documents inédits sur Alfred de Musset, 1900.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mon pauvre cœur, l’as-tu trouvé,
Sur le chemin, sous un pavé,
        Au fond d’un verre ?
Ou dans ce grand palais Nani
Dont tant de soleils ont jauni
        La noble pierre[1]

. . . . . . . . . . . . . .
L’as-tu trouvé tout en lambeaux
Sur la rive où sont les tombeaux ?
        Il y doit être.
Je ne sais qui l’y cherchera
Mais je crois bien qu’on ne pourra
        L’y reconnaître.

«…Nous étions tous deux seuls dans une des salles de l’ancien palais Nasi, situé sur le quai des Esclavons et converti aujourd’hui en auberge, la meilleure de Venise. Etc… » — Alfred de Musset écrit « palais Nani ».

En 1854, George Sand, pour repousser les attaques de la Biographie de Mirecourt, adresse une lettre au journal Le Mousquetaire[2] :

«…Je ne défendrai pas M. de Musset des offenses que vous lui faites. Il est de force à se défendre lui-même, et il ne s’agit que de moi pour le moment. C’est pourquoi je me borne à vous dire que je n’ai jamais confié à personne ce que vous croyez savoir de sa conduite à mon égard, et que, par conséquent, vous avez été induit en erreur par quelqu’un qui a inventé ces faits. Vous dites qu’après le Voyage en Italie, je n’ai jamais revu M. de Musset. Vous vous trompez, je l’ai beaucoup revu et je ne l’ai jamais revu sans lui serrer la main…. »

Jusqu’à la mort d’Alfred de Musset, survenue comme on sait, le 3 mai 1857, les deux anciens amants restèrent plutôt amis qu’ennemis. Il n’y eut jamais de guerre ouverte, ils se défendirent même réciproquement dans plusieurs circonstances et nous avons donné la preuve que plus

  1. On peut rapprocher de ces vers, ce passage du 1er chapitre de Léone Léoni de George Sand :
  2. Insérée dans le numéro du 15 février 1854.