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Puis il va dans la Côte-d’Or, à Montbard, chez l’un de ses parents. Quelques jours après le « pauvre vieux lierre » est revenu où il s’attache.

Le 25 novembre, George Sand écrit à Sainte-Beuve que Musset ne veut plus la voir[1] ; son exaltation touche à la folie : la rupture paraît complète. Le 15 décembre, George Sand est à Nohant, d’où elle écrit à Boucoiran : « Si Alfred vous fait demander de mes nouvelles, dites que vous ne savez rien de moi, que je ne vous ai pas écrit. Recommandez à Buloz de dire la même chose….. » Et le 13 janvier 1835, elle adresse cette lettre à Alfred Tattet :

« Monsieur,

« Il y a des opérations qui sont fort bien faites et qui font honneur à l’habileté du chirurgien, mais qui n’empêchent pas la maladie de revenir. En raison de cette possibilité, Alfred est redevenu mon amant ; comme je présume qu’il sera bien aise de vous voir chez moi, je vous engage à venir dîner avec nous au premier jour de liberté que vous aurez. Puisse l’oubli que je fais de mon offense ramener l’amitié entre nous.

« Adieu, mon cher Tattet.

« Tout à vous. « GEORGE SAND ».

Combien le ton de ce billet diffère de celui du 28 octobre 1834 ! C’est que Musset avait parlé et raconté à George Sand, dans un moment d’expansion, que son ami Tattet avait fait de son mieux pour empêcher leur rapprochement : de là, colère de la maîtresse contre le gêneur, et, charmée de prendre sa revanche, elle tient à le lui faire savoir. Six jours plus tard, Liszt reçoit les confidences de George Sand :

«…..Je vais partir pour essayer de rompre une passion bien sérieuse pour moi et bien terrible. Je doute que cela

  1. Lettre publiée par M. le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul, ainsi que celle d’Alfred de Musset au même (Cosmopolis puis Véritable Histoire, etc…).