la George. — Je ne veux pas de vengeances[1]. — Je pars avec la certitude d’avoir agi en honnête homme. — Ceci me fait oublier ma souffrance et ma pauvreté. — Adieu, mon ange. — Je vous écrirai de Venise. — Adieu, adieu.
« PIERRE PAGELLO. »
V
Alfred Tattet avait dissuadé Alfred de Musset de revoir George Sand ; d’où brouille entre les deux amis : Musset convenait bien, en son for intérieur, qu’il avait tort, mais il ne voulait pas qu’on le lui dît. George Sand, ne connaissant pas encore les raisons invoquées par Tattet, voulut dissiper ce nuage :
« Mardi, 28 octobre 1834.
« Mon cher Tattet,
« J’apprends que j’ai été la cause indirecte et très involontaire d’un différend entre vous et Alfred. Je serais bien fâchée de savoir deux vieux amis désunis par rapport à moi. J’espère bien que cela ne sera pas.
« Dans tous les cas, je vous prie de venir me voir ; après l’intérêt que vous m’avez témoigné, j’ai lieu d’être surprise et affligée de votre oubli. Je désire causer avec vous et vous attends à votre premier retour à Paris. Toujours quai Malaquais, 19.
« GEORGE SAND. »
« Quand vous serez ici[2], écrivez-moi un mot, je vous donnerai rendez-vous, car je suis souvent dehors ou enfermée. »
- ↑ De plusieurs lettres de George Sand, il ressort qu’au moment où elle est devenue la maîtresse de Pagello, « il s’est trouvé dans sa vie à lui, de ses liens mal rompus avec d’anciennes maîtresses, des situations ridicules et désagréables » ; au moment de la quitter, il semble craindre de voir se renouveler ces ennuis.
- ↑ Alfred Tattet avait un domicile à Paris, 15 (et non 13), rue Grange-Batelière, mais il habitait le plus souvent une grande propriété qu’il possédait à Bury, près Margency, dans la vallée de Montmorency.