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IV



Alors, comme un bouquet délié se répand,
J’ai reçu de ton cœur les roses et les roses.

Les corolles pliaient dans le soir languissant,
Il soufflait du silence au visage des choses.

J’écoutais ton amour monter, pâle et brûlant
Pour un autre — et tout bas, je redisais ces choses
Vers toi, timide, et d’un accent tout implorant…
 
Tu ne m’entendis pas — les roses se sont closes,
Et ta bouche et la nuit, et mon cœur confident,
À qui tu dédiais cruellement ces choses…

Maintenant que j’y pense, mon âme se répand
Comme un bouquet fané dans une chambre close.

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