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SOMMEIL.



Vêtus de ciel et d’ailes, des anges qui volaient
Sur la mer, ont ému le silence de lait
Où la nuit blanche et pure, aux étoiles dormait.

C’est l’automne et la paix sur la mer violette ;
Le vent n’y souffle pas des feuilles desséchées,
Mais l’écume qui plane, à peine soulevée,
Est pâle comme un cygne et comme une mouette.

Les Illusions fières, en déroute d’adieu,
Regagnent lentement les bords de la Lumière,
Et les hommes couchés dans leur sommeil de pierre,
Inconscients et faibles, ont fermé les deux yeux.

Et les deux yeux fermés sur le vide et sur l’ombre,
Ils écoutent passer les beaux anges sans nombre
Vêtus de ciel et d’ailes, ineffables et forts
Comme la Nuit, la Mer, le Silence et la Mort.


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