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LE CALME.



L’odeur légère des petits liserons
À la saveur amère et fine des amandes,
Et c’est au bord du pavé blanc qu’ils sont
Couchés au ras de l’herbe — en guirlandes.
Et j’ai marché dessus du village à la mer. —

Le sable tourne un peu sur place, et vole un peu
Dès que le vent s’agite — les oyats verts
Sont piquants de près, mais de loin, soyeux.
Il y a mille hirondelles dans l’air…

Par ces voiles de rouge toile
Que les pêcheurs mènent au loin dans l’horizon,
Par ce tendre crépitement vague et frais de la mer,
Qui est imperceptible mais immense,
Je donne à mon cœur d’autrefois le grand pardon,
Et je l’envoie pour qu’il s’en aille en délivrance,
Avec sa faible lâcheté d’aimer mourir.

Mais, pour moi, je veux accepter le calme
Et si mes barques rentrent disséminées et pâles,
Je les rassemblerai seulement pour ouvrir
Plus hautes et larges leurs ailes de toile ;
Puis, balancées, je les verrai repartir.

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