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LES PIGEONS BLANCS.



Les pigeons blancs ont traversé
L’érable roux rendu léger
Par les vents d’un nouvel automne.

L’arbre secoue ses feuilles d’or
Sur le beau jardin riche encor
De quelque pourpre géranium.

Un amant se lamente, bas,
D’une amante quittée là-bas !…
Sa peine lui fait l’âme bonne.
 
Il s’appuie au tronc de l’érable
Rêvant des choses mémorables
Sous son front blanc d’adolescent.

Cela s’est vu tous les mille ans
Tous les cent ans, et tous les ans !
— À tous les automnes de l’an

J’ai vu passer des pigeons blancs
Entre les branches de l’érable…
Cela m’est doux et mémorable.

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