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L’AUTOMNE DES PÂTRES.



L’automne rose et roux siffle dans ses roseaux
L’air de chasse du vent qui chasse sur les eaux
Et l’air des petits pâtres perdus sur les coteaux.

Avec l’automne roux, fou de mélancolie,
Le vent passe en pleurant sur le roseau qui plie ;
Le feu rose du pâtre s’est éteint sous la pluie.

Le ciel pâle à miracle vole comme un oiseau
Sur le soleil vermeil voilé de brume et d’eau.
Et le pâtre frissonne et serre son manteau.

Le vent siffle du ciel la complainte contrainte
Sur la terre d’automne et ses molles empreintes
De chariots mouillés et de troupeaux en peine.

Le pâtre dans l’automne avec son âme pleine,
L’automne dans la plaine avec ses vents en peine,
Et l’Amour dans le vent passent doux et tremblants…

L’Automne rose et roux pleure comme un enfant.

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