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PROMENADE.



Ce temps couleur de saule et l’odeur des troènes
Parfument ma douleur d’être celui qui t’aime.

L’été pâle se mouille d’une averse légère,
Les grappes des morelles pleuvant sur la rivière.

Je suis celui qui t’aime, et je vais promenant
Mes grands ennuis et mes longs pleurs d’adolescent.

Les ronces roses fanent sous le ciel délicat.
Ce temps couleur de saule a l’odeur du trépas.

L’été languit, mon cœur pâtit — des fleurs flétries
Flottent sur la rivière pour ma mélancolie.

Ah ! l’odeur triste des sureaux blancs et des troènes,
Et puis ce temps couleur de saule, — toute ma peine !

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