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III

L’ÉVOLUTION PSYCHIQUE


Psychologie, physiologie, biologie.


Par définition de biologie, l’évolution psychique ne doit et ne peut être qu’une manifestation de l’évolution organique. Il est vrai que cette vue ne saurait correspondre aux gauchissements d’une métaphysique ennemie de l’observation. Cependant, l’homme de la connaissance positive ne peut faire autrement que de se confiner dans les cadres de l’expérience vérifiée. L’évolution générale n’étant qu’une synthèse d’évolutions particulières, les développements de nos fonctions organiques, telles que nous les montrent tous chapitres de l’histoire animale, emporteront des classements dans l’intérieur desquels des séries d’enchaînements devront s’échelonner.

Au même titre et sur le même fond que toutes autres complexités d’organismes, l’évolution du système encéphalo-rachidien et des plexus nerveux préside donc inévitablement aux phases caractéristiques des évolutions mentales de l’animalité[1]. Antérieurement à l’apparition de la cellule nerveuse (neurone), avec ses appendices nécessaires à la constitution du complexe, nous ne trouvons originellement que simples réactions directes (réflexes) d’irritabilité, de sensibilité, en attendant que les activités complexes du phénomène manifestent le caractère d’un état dit de mentalité.

  1. Étant bien entendu que des évolutions de ganglions nerveux de l’insecte lui permettront de s’acquitter assez remarquablement d’une fonction cogitative (compartimentée) et que des déterminations de volontés plus ou moins conscientes se manifesteront chez tous les êtres vivants. On voit des plantes se mouvoir avec toutes les apparences d’un dessein. L’apparence suffit pour nous conduire aux premiers essais d’une analyse.