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CONNAÎTRE

m’adresser au docteur Émile Roux, directeur de l’Institut Pasteur. Le distingué savant m’a fait connaître, d’abord, que ce qui fermente dans la bouteille, et dans le fût, à des moments déterminés, ce sont de vieilles levures demeurées au fond du vase clos, et qu’il suffit de les éliminer au moyen d’un filtre de porcelaine pour n’avoir plus de fermentation. Voilà donc qui est entendu.

Il ne reste plus qu’à savoir pourquoi les vieilles levures se mettent en mouvement à l’heure précise où la sève du dehors, donne son premier ou son dernier effort de maturité. La température fournirait peut-être un commencement d’explication. Cela paraît vraisemblable, en effet. Est-ce donc à dire que les moyennes thermiques de mai et de septembre doivent s’identifier. Peut-être. On a soin, aujourd’hui, de maintenir la température constante dans les caves bien tenues, et la fermentation du printemps et de l’automne s’y produit comme dans les autres. Aussi, le docteur Émile Roux, qui sait tout cela mieux que personne, n’a-t-il pas hésité à me dire que la correspondance des phénomènes se trouvait nécessairement sous la loi d’un phénomène cosmique déterminant cet accord. Voilà bien ce que j’attendais de lui. Rythmes de vibrations cosmiques, telle est, jusqu’à nouvel ordre, la plus naturelle explication.

Après le repos de l’hiver, marqué par une température abaissée qu’on produit artificiellement pour les épreuves de la graine de ver à soie, toutes les fermentations s’éveillent, tous les organismes sont en travail jusqu’au rut de la bête ; Toute la planète en est émue. Quand la sève végétale s’élance, comment le résidu de la fermentation végétale ne suivrait-il pas son mouvement ? Phénomène cosmique par excellence, que nous pouvons désigner par un X, mais qui nous frappe assez clairement dans l’ensemble comme dans l’ensemble comme dans la diversité de ses manifestations. Même sursaut d’automne avec l’achèvement de « la seconde sève », au moment où la suprême intensité du phénomène va se dissiper aux glaces prochaines. Accords ou désaccords de vibrations rythmées : voilà tout ce que nous pouvons dire présentement.

Pour la correspondance des ondes vibratoires en une sorte de symbiose, la résonance du diapason en demeure, avec l’écho, le type le plus notoire. La plus simple généralisation suffit à nous suggérer une interprétation rationnelle des mouvements