Nous les enregistrons transmises des surfaces d’un impressionnant aux surfaces d’un impressionné, et cet entre-croisement de tout, de partout, de toujours, constitue ce que nous appelons nos sensations du monde extérieur.
Aux mines de radium de Joachim’s Thal, votre guide vous fera photographier sa clef sous le rayonnement invisible du métal en désintégration au sein de la terre. Il sera question plus tard de la « lumière noire »[1] et de la photographie dans l’obscurité. Il appert que l’éternel mouvement (réclamé de Descartes, avec la matière, pour fabriquer le monde) s’intensifie ou s’atténue, selon l’amplitude de ses ondes vibratoires, en des proportions infinies.
La pénétration réciproque des ondes vibratoires présente nécessairement les champs de force ou de faiblesse dont le jeu caractérise l’ensemble du phénomène. La surface qui reçoit et enregistre, au passage (visible ou non), l’image qui lui est décochée, répond à son tour par une contre-offensive de rayons réfléchis. Et si nous pouvions concevoir confusément ce spectacle et en consigner la formule, il nous apparaîtrait plutôt sous l’aspect d’une mêlée inextricable que dans les rapports de mouvements ordonnés. Au vrai, l’insuffisance de notre organisme importe peu si le phénomène positif est établi sur le ferme fondement de l’observation vérifiée.
Où l’évoluation s’accentue, c’est lorsque, dans les tumultes des surfaces de réceptions et d’émissions simultanées, l’organisme oppose une surface membraneuse de sensibilité sur laquelle la chimie biologique stabilise provisoirement, à la manière d’une révélation photographique, un état organique constituant le phénomène d’une continuité de sensibilité dite conscience organique. La multiplicité et la rapidité des impressions successives qu’aucun réactif biologique n’a suffisamment fixées, font l’inconscience ou la conscience insuffisante des choses, tandis que l’organe, fournissant à la cellule nerveuse le réactif de fixation nécessaire, prolonge l’activité des ondes vibratoires jusqu’au passage, plus ou moins durable, qui constitue, dans toutes les progressions de la série vivante, cette conscience organique où se fonde l’échelle des degrés de la « connaissance ».
Quand les astres agissent sur moi, d’une si prodigieuse dis-
- ↑ Le mot est impropre. C’est lumière invisible qu’il faudrait dire.