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« Rendons une dernière visite à Charlotte Hayes, avant qu’elle ne quitte King’s-Place ; cependant, comme elle était résolue avant de se retirer du commerce de faire quelques coups d’éclat, elle commença d’abord par recruter de deux manières différentes de nouvelles nonnes toutes fraîches pour son séminaire ; la première, par la visite des registres d’offices ; la seconde, par les avertissements insérés dans les papiers publics. Nous allons donner une idée de ces deux opérations.

« Charlotte s’habilla d’une manière simple et, ressemblant, par sa mise et son maintien, à la femme d’un honnête négociant, elle alla dans les différents bureaux des registres d’offices, aux alentours de la ville, demandant une jeune personne âgée de vingt ans, pleine de santé, dont le principal emploi serait de servir une dame qui demeurait chez elle au premier étage ; quelquefois elle jugeait convenable de rendre sa locataire malade au point de garder le lit ; d’autres fois, elle la rendait vaporeuse ; mais les gages étaient forts et bien au-dessus du prix ordinaire. Afin d’amener son plan à exécution, elle prit des logements et même des petites maisons agréablement meublées dans les différents quartiers de la ville, de crainte que le caractère de son séminaire, si on fût venu prendre des renseignements dans le voisinage, n’eût donné de l’alarme et n’eût empêché l’accomplissement de son dessein. Lorsque quelque fille honnête, d’une figure jolie et annonçant la santé, se présentait à elle, elle la retenait toujours pour la dame qui demeurait au premier étage, qui était très mal et qu’elle ne pouvait pas voir ; mais elle lui disait qu’il fallait que la servante couchât auprès d’elle, parce que ses infirmités