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amusement. J’avais su lui inspirer une telle économie dans ses plaisirs et modérer ses passions, de façon qu’il commençait à devenir plus délicat dans la jouissance et à reprendre une vigueur et une santé qu’il semblait avoir perdues pour jamais ; ce qui lui avait rempli le cœur d’une si vive reconnaissance, qu’il était près de faire ma fortune, lorsque le sort écarta le bonheur qui m’attendait.

La sœur de Mr. Norbert, Lady…, pour laquelle il avait une grande affection, le pria de l’accompagner à Bath, où elle comptait passer quelque temps pour sa santé. Il ne put refuser cette faveur et prit congé de moi, le cœur fort gros de me quitter, en me donnant une bourse considérable, quoiqu’il crût ne rester que huit jours hors de ville. Mais il me quitta pour jamais et fit un voyage dont personne ne revient. Ayant fait une débauche de vin avec quelques-uns de ses amis, il but si copieusement qu’il en mourut au bout de quatre jours. J’éprouvai donc de nouveau les révolutions qui sont attachées à la condition de femme de plaisir et je retournai en quelque manière dans le sein de la communauté de Mme Cole.

Je restai vacante quelque temps et me contentai d’être la confidente de ma chère Harriett, qui venait souvent me voir et me contait le bonheur suivi qu’elle goûtait avec son baronnet, qui l’aimait tendrement, lorsqu’un jour Mme Cole me dit qu’elle attendait dans peu, en ville, un de ses clients, nommé Mr. Barville, et qu’elle craignait ne pouvoir lui procurer une compagne convenable, parce que ce gentleman avait contracté un goût fort bizarre, qui consistait à se faire fouetter et à fouetter les autres jusqu’au sang ; ce qui faisait qu’il y avait très peu de filles qui voulussent soumettre leur postérieur à ses fantaisies et acheter, aux dépens de leur peau, les présents considérables qu’il faisait. Mais le plus étrange de l’affaire, c’est que le gentleman était jeune ; car