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du cœur humain et qui n’est pas confinée à la classe dont ces femmes faisaient partie.

Mais le temps approchait où il me fallait prendre une résolution. Tandis que je cherchais autour de moi où je pourrais bien fixer ma résidence, Mme Cole, une sorte de femme discrète et de moyen âge que j’avais connue par une des demoiselles en question, apprenant l’état où je me trouvais, vint m’offrir ses avis loyaux et ses services ; et comme je l’avais toujours préférée à toutes mes autres connaissances féminines, je n’en fus que mieux disposée à écouter ses propositions. D’après ce qui en résulta, je ne pouvais tomber, dans tout Londres, en pires ou en meilleures mains ; en pires, car, tenant une maison galante, il n’y eut pas de raffinements de luxure qu’elle ne me suggérât pour accommoder ses clients, pas de façon lascive, ni même d’effrénée débauche qu’elle ne prît plaisir à m’enseigner ; en meilleures, car personne n’ayant plus qu’elle l’expérience du libertinage de la ville n’était mieux placé pour me conseiller et me préserver des dangers inhérents à notre profession. Et, chose rare parmi ses pareilles, elle se contentait, pour son industrieuse assistance et ses bons offices, d’un profit modéré, sans rien partager de leurs habitudes rapaces. C’était réellement une femme bien née et bien élevée, mais que des revers de fortune avaient lancée dans cette industrie, qu’elle continuait, moitié par nécessité, moitié par goût ; car jamais femme ne se montra si active dans son commerce et n’en comprit mieux tous les mystères et toutes les finesses. Elle était, sans contredit, à la tête de sa profession et n’avait affaire qu’à des clients de qualité. Pour satisfaire à leurs demandes, elle entretenait constamment un bon stock de ses filles : ainsi appelait-elle les jeunes personnes que leur jeunesse et leurs charmes recommandaient à son adoption, et dont plusieurs, grâce à son appui et à ses conseils, réussirent très bien dans le monde.

Cette utile matrone, à la protection de qui je m’abandonnais, avait ses raisons, relativement à M. H…, pour ne point paraître