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folâtrer à mon aise et réaliser telle fantaisie qui me viendrait dans la tête.

Will, à genoux à côté de mon lit, m’accablait de caresses ; ce n’était pas assez ; après quelques questions et réponses souvent interrompues par de tendres baisers, je lui demandai ; s’il voulait passer avec moi et entre mes draps le peu de temps qu’il avait à rester ? C’était demander à un hydropique s’il voulait boire. Aussi, sans plus de façon, il quitta ses habits et sauta sur le lit que je tenais ouvert pour le recevoir.

Will commença par les préliminaires accoutumés, préludes intéressants, qui sont autant de gradations délicieuses, dont peu de personnes savent jouir, par leur précipitation à courir à cet instant précieux qui équivaut à une éternité.

Lorsqu’il eut suffisamment préparé les voies à la jouissance en me baisant, en me provoquant, mon jeune sportsman, maniant mes seins à présent ronds et potelés, s’enhardit à me mettre dans la main sa vigueur elle-même ; sa tension, sa roideur étaient étonnantes ; c’était un inestimable coffret de joyaux chéris des femmes, un merveilleux étalage de riches et belles choses, en vérité ! Mais le drôle, que je maniai, augmentait de superbe et d’insolence et se mutinait.

Je me hâtai donc, pour être de moitié dans le bonheur de mon jeune homme, de placer sous moi un coussin qui servit à élever mes reins, et dans la position la plus avantageuse, j’offris à Will le séjour des béatitudes où il s’insinua. Notre ardeur croissant, je lui passai alors mes deux jambes autour des reins et le serrai de mes bras de façon que nos deux corps confondus ne semblaient respirer que l’un par l’autre et qu’il ne pût se bouger sans m’entraîner avec lui. Dans cette luxurieuse position, Will eut bientôt atteint le moment suprême ; je me ranimai donc pour parvenir au