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le pria immédiatement de descendre et de me laisser reprendre mes sens, lui promettant que Mistress Brown et Phœbe rajusteraient les choses à leur retour… qu’il n’y aurait rien de perdu pour laisser respirer un peu la pauvre petite… qu’en son particulier elle ne savait que penser de tout ceci, mais qu’elle ne me quitterait pas que sa maîtresse ne fût rentrée. Le vieux singe, voyant qu’il serait inutile de persister, sortit de la chambre, plein de rage, et me délivra de son abominable figure.

Après son départ, Martha jugea, au pitoyable état où j’étais, que j’avais besoin de repos et m’offrit en conséquence quelques gouttes d’ammoniaque et de me mettre au lit ; ce que je refusai par la crainte que me donnait le retour du monstre qui venait de me quitter. Cependant, Martha me persuada si bien que je me couchai, en proie au plus vif chagrin et agitée par la cruelle inquiétude d’avoir déplu à Mistress Brown, dont je redoutais la vue, tant était grande ma simplicité, car ni la vertu ni la modestie n’avaient eu aucune part dans la défense que j’avais faite : elle provenait uniquement de l’aversion que m’avait inspirée la brutalité de l’horrible séducteur de mon innocence.

Les deux appareilleuses rentrèrent à onze heures du soir, et sur le récit que ma libératrice leur fît des procédés brutaux du faux cousin à mon égard, les perfides employèrent tous les soins imaginables pour me rassurer et me tranquilliser l’esprit. Cependant elles se flattaient que ce n’était que partie remise, et que je leur ferais gagner tôt ou tard le restant du marché ; mais heureusement je n’eus que la peur. Le lendemain au soir j’appris, avec une joie extrême, que l’homme en question, nommé Mr Crofts, et qui était un marchand des plus considérables, venait d’être arrêté par ordre du roi, sous l’inculpation de s’être indûment approprié près de quarante mille livres par des opérations