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de servantes requinquées et de demoiselles, toutes filles d’honneur comme il plaît à Dieu. »

On dînait, on soupait, et le plus grand nombre parmi les visiteurs se bornaient à prendre du thé, à boire de la bière ou encore du cidre dans des tonnelles aménagées autour du jardin. Faisait-il mauvais temps ? On allait dans les salles du café, où un orgue jouait les airs en vogue. Au demeurant, on pouvait se promener sans rien prendre. Un des jardins les plus fréquentés était le Dog’ and Duck, situé dans Saint-George’s fields, à portée des trois ponts. On allait aussi à White-Conduit Hill, à Bagnigge Wels, au Belvédère, à Bermondsey Spas, au Cromwell, au New Tumbridge, à la Florida, au Rumbolo, à Hihgbury barn.

Situés hors de Londres, les jardins de Ranelagh et de Vauxhall attiraient, le soir surtout, un grand concours de cette population mêlée où ne manquaient ni les débauchés, ni les mignons, ni les filles de mauvaise vie.

Voici la description du Ranelagh, d’après un ouvrage du temps : Londres et ses environs ou Guide des voyageurs curieux et amateurs dans cette partie de l’Angleterreouvrage fait à Londres par M. D. S. D. L.

« Ranelagh est agréablement situé sur les bords de la Tamise, à deux milles de Londres ; c’est un des endroits d’amusements publics les plus à la mode, tant pour la beauté que pour la grande compagnie qu’on y trouve les soirées du printemps et partie de l’été. Afin que Ranelagh continue d’être le rendez-vous de la meilleure compagnie, on ne l’ouvre qu’au commencement d’avril et il finit en juillet, qui est le temps où les familles distinguées partent pour leurs terres.

« On paie à la porte une demi-crown (un petit écu). En traversant le bâtiment, on trouve un escalier qui conduit