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cher enfant, & lui dis que l’heure de ſa retraite étoit venue ; il reprit en conſéquence ſes habits, non ſans me donner de tems en tems les baiſers les plus tendres, & ſans me parcourir encore des yeux & des mains avec une ardeur auſſi vive que s’il ne m’avoit vue que pour la premiere fois. Il partit enfin, quoiqu’à regret, & me laiſſa en proie à cette tranquillité, qui ſuit les plaiſirs ſacrés de la nature.

Je jouis dans la ſuite journellement de mon aimable jeune homme, & de ſes délicieux embraſſemens : mais mon imprudence rompit bientôt un ſi tendre commerce, & nous ſépara pour toujours lorſque nous y penſions le moins. Un matin étant à folâtrer avec lui dans mon cabinet, il me vint en tête d’éprouver une nouvelle poſture. Je m’aſſis, & me mis jambe deçà, jambe delà ſur les bras du fauteuil, lui préſentant à découvert la marque où il devoit viſer, J’avois ou-