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CHAPITRE III

du génie à la guerre.


Pour montrer du talent dans l’exercice d’une activité quelconque, l’homme doit être doué de certaines qualités particulières de l’intelligence et de l’instinct ; mais, là où ces qualités atteignent un degré très supérieur et se manifestent par des actes extraordinaires, on donne le nom de génie à l’esprit qui les possède.

Nous n’ignorons pas que l’on emploie cette expression dans des conditions d’étendue si diverse et de degrés si différents, qu’il serait la plupart du temps très difficile de déterminer la nature du génie dans chacune de ces acceptions particulières ; mais, comme nous ne traitons ici ni de philosophie ni de grammaire, on nous permettra sans doute de nous en tenir à l’expression consacrée par l’usage, et d’entendre par génie une force de l’âme très supérieure dirigée vers une aptitude déterminée.

Nous nous arrêterons quelques instants à cette noble faculté, afin d’en mieux saisir la grandeur et de bien nous pénétrer de l’idée qu’elle présente à l’esprit. Nous n’avons pas, cela va sans dire, à examiner ici le génie dans sa généralité même, mais bien seulement à déter-