Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, IV.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.
45
du but et du moyen à la guerre.

unités ou fractions d’unités que l’on peut ainsi distinguer les unes des autres dans l’action générale.

Comme l’idée de lutter avec l’ennemi préside toujours à l’emploi des forces armées, lors même que cet emploi n’a pas directement en vue le combat, il implique du moins toujours l’idée de le préparer.

Ainsi toute activité militaire se rapporte directement ou indirectement au combat. On recrute, on vêtit, on arme et on instruit le soldat, on le loge, on le nourrit et on l’exerce à la marche, tout cela uniquement pour le faire combattre en temps et lieux opportuns.

Toutes les branches de l’activité militaire aboutissant au combat, nous les retrouverons nécessairement toutes dans la recherche à laquelle nous allons procéder des diverses significations que les combats peuvent avoir.

C’est du but que l’on se propose d’atteindre par un combat, et nullement des conditions qui le précèdent, que découlent les effets qu’il produit. Or nous avons déjà reconnu que, dans un combat, l’action des efforts tend incessamment et uniquement à détruire la force armée de l’adversaire, c’est-à-dire à mettre celui-ci hors d’état de continuer la lutte. Tel est donc tout d’abord le seul moyen d’arriver au but cherché.

Rien ne s’oppose d’ailleurs à ce que, dans un combat, la destruction de la force de l’ennemi ne soit à la fois et le but et le moyen ; mais cela n’est nullement nécessaire, et le but et le moyen peuvent aussi être différents. Dans toutes les circonstances, en effet, où le renversement de l’adversaire n’étant pas le seul procédé à suivre pour atteindre le but politique, il est possible, ainsi que nous l’avons déjà démontré, d’y arriver en visant d’autres objets, il va de soi que ces objets peuvent constituer les objectifs d’actions militaires particulières et par conséquent aussi de combats isolés.