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de la théorie de la guerre.

l’on soit mal ou incomplètement compris. En pareil cas, un exemple historique bien choisi donne à l’expression de la pensée la clarté qui lui manque, et permet à l’auteur et au lecteur de s’entendre.

2o  On peut recourir à l’exemple historique comme à un moyen d’application, ce qui permet à l’esprit de saisir une quantité de petites circonstances qu’il ne parviendrait jamais à percevoir dans l’expression générale de la pensée. Or c’est précisément en cela que consiste la différence entre la pratique et la théorie.

Il ne s’agit, dans ces deux premiers cas, que de l’exemple proprement dit ; dans les deux cas suivants il ne sera question que de la preuve historique.

3o  On peut invoquer un événement historique à l’appui de ce que l’on avance, et cela suffit dans tous les cas où l’on n’a en vue que de constater la possibilité d’un fait ou d’un effet.

4o  Enfin, de l’exposition d’un événement historique ou du rapprochement de plusieurs d’entre eux, on peut déduire une doctrine, qui se trouve alors à la fois reposer sur ces événements et être justifiée par eux.

Dans le premier de ces modes d’emploi des exemples historiques, on se borne, la plupart du temps, à mentionner légèrement le fait dont on ne fait qu’un usage très restreint. Ici la vérité historique n’est qu’accessoire, et un exemple fictif pourrait également servir, mais il faut toujours, cependant, donner la préférence aux exemples historiques, parce qu’ils rapprochent davantage la pensée qu’ils expriment de la vie réelle.

Le second mode d’emploi implique une exposition plus détaillée de l’exemple choisi, mais la vérité historique n’y est encore qu’accessoire, et tout ce que nous venons de dire à l’alinéa précédent est également applicable ici.

Mais, lorsque, de l’exposition d’un fait historique, il