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de la critique.

blables, troublent et égarent le jugement, sans avoir par eux-mêmes la moindre force démonstrative.

De quelle utilité peuvent être, dans l’application, ces notions diffuses, à peine vraies et souvent arbitraires ? Ce sont elles qui ont fait de la théorie l’antithèse de la pratique, et qui lui ont, par suite, fréquemment attiré le mépris d’hommes, auxquels on ne pouvait cependant refuser une grande habileté dans la conduite de la guerre.

Or il n’en eût jamais été ainsi si, évitant toute vaine et inutile ostentation de formules scientifiques et de savoir historique, mais consciente de sa mission, s’exprimant toujours avec simplicité et ne se livrant uniquement qu’à l’étude des objets constitutifs de la guerre, la théorie se fût toujours bornée à déterminer ce qui le peut raisonnablement être, et ne se fût jamais séparée des hommes que la pénétration de leur esprit rend seuls dignes de diriger les armées en campagne.