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méthodisme.

Quant aux prescriptions et aux méthodes, c’est au moyen des théories préparatoires à la conduite de la guerre, qu’on les inocule aux troupes comme des principes actifs. Tous les règlements de formation, d’exercice et de service en campagne reposent sur des prescriptions et sur des méthodes. Les premières dominent dans les règlements d’exercice, et les secondes dans les règlements de service en campagne, et les unes et les autres entrent ainsi toutes faites dans la théorie de la conduite de la guerre.

On ne saurait cependant établir des prescriptions, — c’est-à-dire des instructions précises, — pour toutes les circonstances qui se présentent à la guerre, car ce serait fréquemment limiter la liberté de la direction dans le choix des moyens à employer, et c’est de la sorte que, déduites elles-mêmes de règles et de préceptes sanctionnés par l’expérience, et basées sur la vraisemblance moyenne des cas qui peuvent surgir, des méthodes, ou manières générales de procéder à l’exécution de certaines missions, peuvent apparaître dans la théorie de la conduite de la guerre. Il faut ici, toutefois, que la théorie ne donne ces méthodes que pour ce qu’elles sont réellement, c’est-à-dire, non pas comme des systèmes absolus ou échafaudages sur lesquels tout doit indispensablement reposer, mais bien comme les meilleurs des règles générales et des procédés expéditifs auxquels, à défaut d’inspiration personnelle, on peut recourir dans le choix des moyens à employer.

Les trois considérations suivantes concourent, d’ailleurs, à démontrer que l’emploi fréquent des méthodes est essentiellement nécessaire, s’il n’est même absolument indispensable, dans la conduite de la guerre :

1o  Il arrive presque incessamment que l’on soit forcé d’agir sur de simples suppositions, voire même souvent en absence de toute donnée, — soit parce que