tecture par exemple, réclament des aptitudes spéciales de l’intelligence, et sciences toutes celles, telles que les mathématiques et l’astronomie, qui n’exigent que du savoir. Il va sans dire, nous le répétons, que des sciences peuvent se trouver traitées tout au long dans une théorie d’art ainsi comprise, mais cela ne saurait nous induire en erreur, par la raison qu’il n’est pas de science sans quelque mélange d’art. C’est ainsi par exemple que, dans les sciences mathématiques, le calcul et les applications algébriques constituent un art. Nous sommes cependant bien loin encore de la limite cherchée, car, autant il est facile de saisir la part qui revient au savoir et celle qui ressortit au jugement dans les résultats composés des connaissances humaines, autant il est difficile de les poursuivre tous deux jusqu’à séparation complète dans l’homme même.
(Il vaut mieux dire art de la guerre.)
Le fait seul de penser est déjà de l’art. — Là où la déduction logique s’arrête, là où les données de la science cessent, là enfin où le jugement commence, l’art commence aussi. Disons plus : la constatation des choses par l’esprit, ou simplement même par les sens, est déjà du jugement, et par conséquent de l’art. En un mot, s’il est impossible de se représenter un être humain doué de coup d’œil et absolument dépourvu de jugement, ou, inversement, doué de jugement et absolument dépourvu de coup d’œil, il est également impossible d’isoler complètement l’art et le savoir l’un de l’autre. Plus ces éléments subtils de la lumière intérieure se matérialisent au contact des formes extérieures du monde réel, et plus leurs domaines se séparent ; affirmation nouvelle de cette vérité, par nous