Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, IV.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
division de l’art militaire.

traitant exclusivement ici que la question théorique, nous n’avons pas à nous préoccuper des rapports de fait d’un cas particulier, et nous affirmons que cette influence est trop rare pour donner au service de santé, et à celui du remplacement des armes et des munitions, une véritable importance sur la direction des opérations, et que par conséquent, et au contraire de ce qu’il convient de faire pour le service des subsistances, il ne semble pas utile de tenir compte, dans la théorie de la conduite de la guerre, des différents systèmes d’application de ces services, et des résultats auxquels ils peuvent conduire.

Il ressort des considérations que nous avons exposées dans ce chapitre, que les activités sont de deux sortes à la guerre : celles qui ne font que préparer l’action, et celles qui la constituent elle-même. Cette division doit donc aussi se retrouver dans la théorie.

La création, l’instruction, l’entretien et la conservation de toutes les forces de combat ressortissent aux connaissances et aux aptitudes des activités préparatoires. L’artillerie, le génie, la tactique élémentaire, l’organisation et l’administration des forces armées et toutes les activités analogues rentrent évidemment dans ce groupe. Quant à la théorie même de la guerre, elle emploie les moyens organisés au but de la guerre, elle ne réclame des activités préparatoires que les résultats qu’elles produisent, et n’a besoin de connaître que la valeur des moyens qu’elles lui fournissent. Cette théorie peut indifféremment être désignée sous les noms d’art militaire, de théorie de la conduite de la guerre ou de théorie de l’emploi des forces armées. Pour nous, ces trois expressions signifient une seule et même chose.

Cette théorie traitera donc du combat comme de la lutte proprement dite, et des marches, des camps et des cantonnements comme de trois états intermédiaires qui