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considérations finales.

les cadres des officiers déjà aguerris au service de puissances étrangères. Il est rare qu’on ne se batte pas quelque part en Europe, et, lors même qu’il en est ainsi, la paix ne règne jamais partout dans le monde. Tout État dont l’armée n’a pas eu depuis longtemps l’occasion de faire campagne devrait donc toujours chercher à s’attacher quelques officiers de mérite tirés de ces différents théâtres de guerre, ou, ce qui vaudrait mieux encore, envoyer quelques-uns de ses propres officiers y parfaire leur instruction militaire.

Si restreint que soit le nombre de ces officiers par rapport à la masse de l’armée, ils n’en exercent pas moins une influence considérable. Leur expérience, leur caractère, la direction de leur esprit leur donnent de l’autorité sur leurs subordonnés et sur leurs égaux, et, dans les circonstances même où l’on ne peut leur confier des commandements supérieurs, il les faut du moins toujours considérer comme des conseillers de grande valeur aux lumières desquels on peut recourir dans maintes circonstances.