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arrêtés devant la grande difficulté d’interprétation que présente une exposition remplie de métaphores et d’abstractions philosophiques, très complète, très mûrie quant au fond, mais absolument de premier jet et restée très diffuse et sans corrections dans la forme. C’est que, en effet, incessamment employé de 1816 à 1831, c’est-à-dire depuis la conclusion définitive de la paix jusqu’à l’époque de sa mort, d’abord comme instructeur du Prince Royal de Prusse, ensuite comme directeur de l’Académie supérieure de guerre de Berlin, puis comme inspecteur d’artillerie, et enfin comme chef d’état-major général du feld-maréchal de Gneisenau, lors de la formation d’une armée sur la frontière de Pologne, le général de Clausewitz a toujours dû se contenter de jeter sur le papier le résultat de ses constantes méditations, sans jamais disposer du temps nécessaire pour remanier son travail et en rendre l’exposition claire et facile à saisir.

Si l’on ajoute à ces considérations que, porté d’instinct à tout développer et à chercher partout la raison philosophique ainsi que les conséquences logiques des faits, le général de Clausewitz n’abandonne jamais un sujet qu’il ne l’ait