connaître une faible partie des nombreux éléments dont se constitue la trame entière d’une guerre. Quant aux méditations auxquelles le commandant en chef a dû se livrer, quant aux luttes qu’il a eu à supporter avec lui-même avant de procéder à une opération importante, tout cela reste intentionnellement caché par des raisons politiques, ou tombe dans l’oubli comme ces échafaudages qui servent à la construction d’un édifice et dont il ne reste plus trace lorsque l’édifice est achevé.
Si, pour en finir, nous appuyant sur l’expérience et sur l’observation du sujet, nous cherchons à déterminer quelle est l’espèce d’intelligence qui approche le plus du génie à la guerre, nous dirons que c’est aux esprits qui observent plutôt qu’à ceux qui créent, à ceux qui embrassent l’ensemble plutôt qu’à ceux qui cherchent le détail, aux caractères froids, enfin, plutôt qu’aux têtes chaudes, que nous voudrions voir confier, à la guerre, le salut de nos fils et de nos frères, et la sécurité et l’honneur de la patrie.