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l’offensive.

doivent suivre des directions convergentes de façon à se réunir elles-mêmes sur un point désigné d’avance. Autant que faire se peut, ce point de concentration générale doit être le même que celui de l’ennemi ou, du moins, être placé sur sa ligne de retraite et de préférence là où cette ligne traverse une coupure considérable du terrain.

3o  Partout où les colonnes isolées rencontrent l’ennemi elles le doivent attaquer sans hésitation, avec hardiesse, avec audace même, car elles ont pour elles les avantages généraux de la situation. Il convient donc de laisser, à ce propos, la plus grande indépendance et la plus grande liberté d’action aux chefs des différentes colonnes.

4o  Comme on arrive aux résultats les plus complets en coupant et en séparant les uns des autres les différents corps de l’ennemi, c’est par des mouvements tournants qu’il faut effectuer l’attaque tactique de ceux de ces corps qui prennent les premiers position.

5o  Il convient de faire entrer ici les trois armes dans la composition des colonnes isolées qui ne doivent pas être trop faibles en cavalerie. Il peut même être avantageux de répartir entre les colonnes la réserve de cette arme. Ce serait se tromper fort, en effet, que de croire la cavalerie susceptible de remplir un rôle individuel important dans une opération de ce genre où le premier village venu, le plus petit pont, le moindre bouquet d’arbres la peuvent arrêter.

6o  Quand il tente une surprise l’attaquant doit naturellement suivre de très près son avant-garde, mais, dès que la surprise proprement dite est terminée c’est-à-dire dès que le combat s’engage sur la ligne des cantonnements, les colonnes attaquantes doivent pousser aussi loin que possible en avant des avant-gardes composées des trois armes et chargées d’augmenter