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chap. xv. — attaque avec recherche de solution.

peut produire une victoire décisive. Dans l’hypothèse où l’attaquant recherche une grande solution, il doit donc diriger le gros de ses forces contre le gros de celles de la défense qui, en général, a déjà pris position. Mais nous avons vu, au livre de la défensive, qu’il pouvait arriver que le défenseur ait pris une position fausse, et que, dans ce cas, l’attaquant n’avait qu’à passer outre sans s’en inquiéter, certain qu’il pouvait être qu’en agissant ainsi il contraindrait son adversaire à venir à sa rencontre et, au hasard du terrain et par conséquent dans les conditions les moins avantageuses, à lui offrir lui-même le combat. Tout dépend donc du choix de la route et de la direction importante à suivre par l’attaque, question que nous n’avons pu aborder au livre de la défensive et que nous allons traiter ici.

4o  Nous avons déjà dit quels peuvent être les objets les plus immédiats de l’action de l’attaque et, par conséquent, quels sont les buts de la victoire. Si ces objets se trouvent à l’intérieur du théâtre de guerre attaqué et dans la sphère d’action probable de la victoire, les chemins qui y conduisent sont alors les directions naturelles du choc. Il ne faut pas perdre de vue, cependant, que tout objet vers lequel tend l’attaque ne prend en général de valeur pour elle qu’en raison de la victoire qui l’en met en possession, qu’elle doit par conséquent rechercher cette victoire, et que par suite il lui importe bien moins d’atteindre l’objet lui-même que de joindre le défenseur sur la route qu’il doit prendre pour s’y porter. Cette route devient ainsi l’objectif immédiat de l’action. Joindre l’ennemi sur cette route, l’en couper et le battre c’est remporter une victoire d’un ordre supérieur. Si, par exemple, la capitale est l’objet qu’il se propose d’atteindre, à moins que dès le principe le défenseur ne lui en barre le chemin, l’attaquant